BIANCA LA GITANE ANDALOUSE.

Elle joue avec le vent,

sous sa longue robe colorée,

Faisant crisser les volants qui traînent sous le sable mouillé.

Son regard est de braise, qu'elle laisse parler.

Ses lèvres  ont le goût du miel sauvage dans un tronc de vieil arbre, quelque part,  trouvé ! 

Et ses longues jambes peu sages, 

Un bien beau trophée, 

Pour l'heureux chasseur de passage,

Qui vient à la croiser.

À l'aube naissante,

Écrasant les perles de rosée,

Elle s'allonge la Bianca alléchante..

Elle enflamme l'herbe et le soleil trop tôt excité , s'étale sur la  peau brune, pour encore l'adorer.

Un aède passant par là, à sa vue fut troublé

Conquis  par sa beauté. 

Profitant du moment

Sur ses lèvres en coeur fondant, 

Déposa un brûlant baiser.

Chante le rossignol  témoins de ces ébats.

Voltigent et s'envolent, 

Rires et chants

Et mots doux à l'oreille murmurés.

Puis au crépuscule,

Un amour se balançant,

Note de musique au pourpre s'envolant 

Noce de cendre,

Noce  de sang,

Seules les larmes peuvent se répandre,

Sur l'autel des semblants.

Puis au petit matin,

Le coeur lourd, 

Un p'tit signe de la main, 

elle disparut au bout du chemin. 

Mais dans son coeur le sceau de l'amour,

Scellé à jamais,

Erre dans tristesse du jour.

Elle n'a pas le droit de  s'arrêter, 

Ni de s'attarder

Aux caresses des étrangers !  

Elle n'est que fille du vent, des gens du voyage, l'enfant.

Elle n'est qu'une fausse lune  accessible un instant,

Pour briller un soir dans les yeux de l'amant là bas derrière les dunes. 

Elle est juste bianca la tzigane andalouse, 

qui par là passait.

Ô femme n'en soit pas jalouse.

Elle ne ferait pas de mal à une mouche,

C'est une gazelle qui ne veut qu'être aimée.

Un rien farouche,

Nul  ne peut la dompter !